Le prépuce est le repli de peau qui recouvre le gland. On parle de phimosis lorsque l’anneau au sommet du prépuce est trop étroit et empêche de découvrir le gland.
Le prépuce est le repli de peau qui recouvre le gland. On parle de phimosis lorsque l’anneau au sommet du prépuce est trop étroit et empêche de découvrir le gland.
Le prépuce du nouveau-né est physiologiquement non rétractable dans 95 % des cas.
À la fin de la première année de vie, 50 % des garçons peuvent descendre le prépuce jusqu’à la base du gland et ce pourcentage augmente à 89 % à l’âge de 3 ans.
L’incidence du phimosis est de 8 % chez les garçons entre 6 et 7 ans et rapportée à 1 % entre 16 et 18 ans.
Il est important de différencier un phimosis des adhérences balano-préputiales
car ces dernières sont toujours physiologiques : il s’agit de vrais
accolements entre les muqueuses de la face interne du prépuce et du
gland ; elles sont pratiquement constantes chez le nouveau-né. Le méat
urinaire est vu et la peau est partiellement abaissable. Souvent elles
s’accompagnent d’une rétention sous-cutanée de smegma, sécrétion épaisse et blanchâtre produite par le prépuce.
Voir le smegma chez le petit, même par transparence sous le feuillet de la collerette préputiale, est un phénomène absolument normal
et ne doit pas alarmer le médecin ! Au contraire, il faut rassurer la
famille sur cette présence, car ces produits de desquamation du prépuce
interne et du gland sont le reflet de la croissance normale de la verge de l’enfant.
Ces adhérences se libèrent progressivement au fil des années, et avec le décalottage des plus grands il n’est pas rare qu’une infection locale survienne au cours de cette évolution naturelle.
Ces infections sont appelées « balanites » ou « balanoposthites », et se traduisent par un aspect œdématié et inflammatoire du méat, accompagné de douleurs mictionnelles et parfois d’émission de pus au bout du prépuce. Elles se traitent par des soins locaux
de type bain d’antiseptique non alcoolique dilué, et normalement elles
n’engendrent pas de conséquences particulières à long terme.
Bien évidemment en cas de récidives infectieuses ou de changement d’aspect du prépuce à la suite de ces infections, il ne faut pas hésiter à consulter un spécialiste, urologue pédiatre ou chirurgien pédiatre.
Tenter
de lever manuellement les adhérences en forçant la rétraction du
prépuce est fortement déconseillé car, car outre la douleur et le
traumatisme psychologique que ce geste engendre, il peut provoquer des
saignements et/ou des cicatrices avec apparition d’un phimosis
secondaire.
L’indication chirurgicale doit être adaptée
à l’évolution naturelle du prépuce, jamais avant l’âge de 5-6 ans et on
peut tranquillement attendre un âge plus avancé (9-10 ans) sans
conséquence particulière si cela permet d’obtenir une meilleure
compréhension et adhésion au traitement de la part du garçon.
Les sociétés savantes d’urologie pédiatrique déconseillent de forcer le décalottage jusqu’à l’âge de 5 ans.
Le
traitement consiste en l’application locale (sur l’anneau rétréci)
biquotidienne d’une pommade ou crème dermocorticoïde pour une période
de 4-8 semaines, avec un résultat positif dans plus de 80 % des cas.
À l’arrêt du traitement, jusqu’à 17 % des enfants peuvent avoir une récidive du phimosis, mais un 2e cycle peut être proposé car ce traitement n’a pas d’effet secondaire .
Ce traitement peut être initié au cabinet du pédiatre ou du médecin traitant et ne requiert pas l’avis du spécialiste.
En cas d’échec, une consultation avec un urologue pédiatre ou un chirurgien pédiatre est fortement conseillée.
Le paraphimosis est une complication grave et extrêmement douloureuse imposant une prise en charge immédiate.
Il se produit lors de la rétraction d’un prépuce avec un anneau trop
serré, qui reste alors coincé en dessous du gland et ne permet plus le
recalottage. Cet anneau est responsable d’une constriction du pénis à ce
niveau et provoque un œdème local, du gland et de la peau rétractée, pouvant à terme entraîner la nécrose ischémique du prépuce.
Le
traitement consiste en une compression manuelle des tissus œdémateux,
ce qui permet de remettre la peau sur le gland. Si l’œdème est très
important, une solution de mannitol 20 % peut être appliquée pour le
réduire et faciliter la manœuvre de « recalottage ».
Si le geste est
impossible ou infructueux, une prise en charge en urgence au bloc
opératoire est nécessaire pour inciser l’anneau de striction afin de
réduire le paraphimosis. Parfois, on peut réaliser d’emblée une plastie
de prépuce ou une circoncision.
Quand consulter le chirurgien ou l’urologue pédiatre ?
-En cas d’échec de la corticothérapie locale chez un enfant âgé de plus de 5 ans avec un phimosis primaire.
-En présence d’une uropathie ou d’une malformation génitale, dans le but de diminuer le risque d’infections urinaires.
-En cas de balanites à répétition, pour écarter la survenue d’un phimosis cicatriciel.
-En présence d’une malformation anatomique du prépuce ou d’une dysurie avérée.
-Lorsqu’il existe une gêne pendant les érections.
-Après un épisode de paraphimosis.
Mis à jour le 13 Sept. 2023